Chapelier fou, Poète et Lunatiques…

Pour la 12° édition du Festival de L’Imaginaire du Pays d’Aix, j’avais envisagé de m’approprier la figure du Chapelier Fou en la mariant à une autre entité bien spécifique de la quête d’Alice narrée par Lewis Caroll…
Le tout en clin d’œil à un autre chapelier, fou aussi, qui me manque beaucoup.
Las, si les gabarits préparatoires offraient beaucoup d’espoir à ce projet ambitieux, la réalisation n’a pas été concluante !
Trop peu de temps, trop de compromis par rapport à l’ambition de départ, trop de réalisations décevantes…
Bref, à courir après le temps, les yeux rougis de concentration et de fatigue, autant…
Prendre le temps de réussir.

Improviser un costume fou…

Il m’a fallut improviser tout en gardant une connotation « Chapelier » et « Fou »…
Je me suis alors souvenu : il n’y a pas que ceux qui travaillent du chapeau pour attiser la réputation d’avoir grain.
Les artistes qui – contrairement aux chapeliers n’ont parait-il pas de vrai travail, eux – ont aussi la renommée mal embouchée d’élever quelques araignées au plafond. Surtout les poètes !
M’est alors revenu à l’esprit (pas perdu pour tout le monde), ce roman touchant, intrigant et surréaliste jusqu’au dénouement final : « Le poète et les fous » du très vénéré G.K. Chesterton.
Cet immense auteur paradoxal est surtout célèbre pour « Le Nommé Jeudi, un cauchemar« , roman anarchiste post-moderne, écrit avant même la Modernité. Ainsi que pour son Père Brown, enquêteur métaphysique.

Le poète est le lunatique…

Certes, je préfère la traduction littérale du titre anglais : « Le Poète et les Lunatiques ».
Mais est-il vraiment anti-social, celui qui partage rimes et Jambons, sans raison ?
Du coup, pourquoi pas me costumer en un poète fou qui déambule avec un couvre-chef à l’effigie d’un chapelier disparu ?
Voilà donc le résultat, finalement simple et efficace, avec la complicité de quelques génies extérieurs….

Poète et Lunatique…


Haut en couleur, notre Poète Lunatique a trouvé commère à son goût en noir en blanc, elle-aussi hautement chapeautée et à taille de guêpe à défaut d’être folle.

Lunatiques en tant qu’eux-mêmes .

Le Diable dans les détails

Mais, le Diable se cache dans les détails….

À tout saigneur, tout honneur.
Le Haut-Chapeau ci-cliché affiche une carte à l’effigie de l’Homme sans Regard, des Vieilles Têtes à Longs Chapeaux. Hommage dessiné par Thibaud Langlumé.
Ici, l’As de Pique est inversé. La mort ne serait-elle qu’une illusion ? En particulier pour les poètes, les auteurs, les illustrateurs et les fous qui savent la détourner pour préserver un précieux compagnonnage ?

Homme sans Regard retournant la Mort
(Thibaud Langlumé)

Un indiscret insolent fera sans doute remarquer que le chapeau du Lunatique repose sur le faux col d’une intrigante effervescente…
Y aurait-il anguille sous jupon, côté Dame de Coeur ?

Lunatique et Dame de Cœur

SVTLC et Dark Rooms

Au cou, l’insigne inquiétant d’une société secrète qui couva l’Europe de son pouvoir pendant plus d’un siècle et qui se ravive peut-être : la Société des Vieilles Têtes à Longs Chapeaux.
La secrète est révélée par le projet « Dark Rooms ».

Amulette
(Thibaud Langlumé)

Au niveau du cœur, le nécessaire à toute inspiration poétique qui se respecte : une pipe de marguillier. Son tuyau est en rémige d’oie. Une plume composée de deux plumes et une fiole d’encre noire, comme les cauchemars de la seiche, pour que jamais la main ne sèche sur la plage de la page blanche.

Un pro du cuir…

Encore fallait-il un complice, pro et artiste du cuir , pour compléter la tenue…
Que serait un poète lunatique et itinérant sans papier pour jeter l’encre n’importe où lui prend l’envie de vers ?
J’ai donc abusivement détourné un « porte-ombrelle avec nécessaire à duel de thé » de l’excellent Micka Gobelin de l’Atelier du Gobelin, afin de m’équiper d’un porte parchemin seyant et classieux.

Par l’Atelier du Gobelin
Par l’Atelier du Gobelin

Bon le poète, nous l’avons…
Mais ? Et les fous ?
Mais ?
Et les folles ?
Quoi ?!
Vous les avez ratés au 12° Festival de l’Imaginaire du Pays d’Aix !
Mais alors, vous ne rimez à rien ?

© Georges FOVEAU – novembre 2020

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