Fantaisy Autobiographique 005 : Péripatéticien ? Toujours !

«  Je te tiens cul de plomb ! »
C’est l’anathème furibond lancé par la comète Nietzsche au boulet Kant.
L’un ne pensant qu’en déambulant ; l’autre qu’assis et rassis.

Comme ces Péripatéticiens disciples d’Aristote qui philosophent en enroulant les rondes autour de Parthénon, Nietzsche pense que la pensée n’est bonne qu’en mouvement.

Je laisse les philosophes à leurs arguties de fondement…
Mais force m’est de constater que pour moi, comme pour beaucoup d’écrivains marcheurs ou coureurs (de bitume ou de sentiers plutôt que de jupons…) :
– l’Imagination ? C’est le pied !

J’ai le plus grand mal à créer et développer mes histoires ou même mes billets, les fesses posées dans un fauteuil.
Certes, parfois la rêverie théinée ou houblonnée m’inspire. L’idée fuse et m’infuse…
Mais, c’est bien dans le mouvement, celui de la marche d’abord, puis celui plus léger et plus rapide de la course à pied, que je développe le mieux mes scénarios et jusqu’à mes lignes elles-mêmes ou mes figures de style.
Je pars courir 1 heure et je reviens avec 4 heures d’écriture au moins.

Lorsque je publiais jusqu’à 4 romans par an, deux jeunesses et deux adultes, je ne courrais pas moins de 3 fois par semaine, sur des sessions de 1 heure minimum, avec un maximum de parcours en parc… Histoire de laisser, sans histoires d’attention à d’autres perturbations, mes jambes tricoter mes histoires. Car c’est bien sur la construction des récits, péripéties, personnages que ce tricotage est le plus liant.

Le verdict cynique est pourtant tombé, mi-décembre.
Interdiction de courir pour cause de genoux gauche défaillant, sans que ce soit la faute des foulées enfilées au fil de toutes ces années en lignes…

Tant pis, dès la reprise, je tricoterai désormais en marchant, rapidement, encore plus souvent…

Souvent ?

Souvent lors d’interventions scolaires, les jeunes lecteurs me demandent si j’ai mal aux doigts, aux mains, aux poignets lorsque j’écris pendant des heures, au clavier ou au papier…
Et de répondre à chaque fois 
– Non, j’ai mal aux jambes…

Georges FOVEAU © janvier 2023

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