Dans ma première Fantaisy Autobiographique, J’évoquais mon entrée au collège…
Et mon amer passage de mon état décalé et heureux de petit gros lecteur de livres de fille à celui flétrissant de « … petit gros à lunettes… ».
Cette malédiction aveugle, ou presque, me fut infligée par une tierce personne très proche qui me porta le mauvais œil. Au sens propre, sans pour autant avoir à se le rincer.
Il me gêne aujourd’hui d’incriminer cet innocent lunettier du passé. Car je l’aime beaucoup. Incrimination d’autant plus délicate car elle pourrait être soupçonnée d’insidieuse jalousie.
Car mon cadet de 3 ans n’avait à l’époque que des qualités, genre « Coco Bel Œil » : svelte et grand, pétillant sportif, dynamique… Et un sourire quasi vampirique, de celui qui tape dans l’œil au premier regard.
C’est pourtant bien lui qui fut le fauteur de cette malédiction ophtalmologique quasi potterienne qui s’abattit cruellement sur moi, l’adipeux bouquineux. Car je n’avais que des défauts : petit, rond comme un ballon auquel je ne savais pas jouer, studieux et avec de bons résultats scolaires…

Ce qui fit froncer les sourcils de mes parents au-dessus d’un regard suspicieux.
Car les résultats de mon frère, eux, ne suivaient pas. Il était pourtant vif d’esprit et très malin…
Soudain l’évidence leur creva enfin les yeux. S’il n’arrivait pas à avoir d’aussi bons résultats que moi à son âge, c’est…
Qu’il n’y voyait pas ! Ou, en tous les cas, pas bien.
Dans cette optique, direction l’ophtalmo.
Et puis, même si le praticien ne reçoit pas l’œil, puisqu’on emmène le petit, autant emmené le grand. Ça ne va pas nous coûter les yeux de la tête, non plus…
Le problème ?
C’est la politique du résultat.
C’est le résultat.
Le résultat bien visible.
Celui qui crève l’œil.
Que ce soit dans les résultats scolaires comme dans la branche des lunettes…
Le problème ?
Avec le résultat ?
C’est que mon frère y voyait très bien et moi pas.
© Georges FOVEAU – novembre 2022
Excellent j’adore mon Georges tu es vraiment exceptionnel tu oses dire avec élégance et vérité la réalité de la vie bravo